
par Philippe Rosenthal
L'Allemagne d'aujourd'hui est confrontée à sa chute démographique catastrophique et à sa tutelle économique, militaire et politique des États-Unis. Dans une tentative désespérée, Friedrich Merz, l'actuel chancelier, tenterait la dernière carte pour sauver son pays qui est - de surcroît - en raison du soutien financier à l'Ukraine ruiné.
Berlin a cependant l'ambition d'avoir l'armée la plus puissante de l'Europe pour diriger le continent européen. Pour cela, l'Allemagne utilise la France dans son projet. Au niveau politique, Berlin a déjà l'Allemande von der Leyen qui a été placée aux commandes des nations européennes au poste de présidente de la Commission européenne.
«Le chancelier Merz et le président français Macron souhaitent réduire la forte dépendance de l'UE aux technologies. Les principaux acteurs se réunissent à Berlin ce mardi pour un sommet», annonce Der Spiegel qui avertit : «La dépendance numérique vis-à-vis des États-Unis est un danger pour l'Europe». Mais il n'y a pas que ce domaine qui représente un danger pour la souveraineté de l'UE.
L'Allemagne veut le leadership de l'Europe. Friedrich Merz est le chancelier d'Allemagne depuis le 6 mai 2025, date de son élection par le Bundestag. En février dernier, il a, selon Euronews, déjà fait la promotion d'une Europe forte et indépendante des États-Unis en faisant savoir que c'est sa «priorité absolue». Dans sa tête il est question d'une Europe allemande.
«À Bruxelles, nombreux sont ceux qui s'attendent désormais à ce qu'un gouvernement plus stable à Berlin se traduise par un leadership allemand plus fort», a stipulé la chaîne de télévision pan-européenne multilingue d'information internationale en continu. La volonté de l'Allemagne de diriger l'Europe se traduit par son action par le sabotage du projet du Scaf en refusant de voir l'entreprise française expérimentée dans la construction d'avions de chasse - Dassault - de prendre la direction des travaux. Berlin veut capter toujours plus les ressources de la France, mais prendre le leadership européen quitte à écraser ses partenaires.
«Scaf : l'avion de combat de 6ème génération creuse un fossé entre l'Allemagne et la France», a titré Observateur Continental en août dernier. «Le lancement de la deuxième phase (du Scaf), la construction de prototypes, est compromis. Les deux constructeurs aéronautiques, Airbus, dont la division défense est principalement basée en Allemagne, et le français Dassault, sont de nouveau en désaccord. Le différend porte sur la répartition des tâches et des financements», a rapporté le Handelsblatt au début de novembre.
«En conséquence, le PDG Éric Trappier adopte une position audacieuse, quitte à s'opposer au président français Emmanuel Macron, qui exhorte Dassault à coopérer. Airbus n'a pas encore construit d'avion de chasse en interne ; l'Eurofighter, par exemple, est un projet conjoint avec le Royaume-Uni et l'Italie», souligne le média allemand financier. Malgré tout, Macron continue de se mettre à plat ventre devant Berlin. Le comportement de Merz surprend même Euronews : «Pour un atlantiste convaincu comme Merz, qui a passé une grande partie de sa vie professionnelle comme avocat à travailler avec des entreprises américaines (dont BlackRock)», «Friedrich Merz plaide pour une plus grande indépendance de l'UE vis-à-vis des États-Unis».
Le président français, Emmanuel Macron, qui donne l'argent des contribuables français à l'Ukraine, se soumet au diktat de Berlin en livrant la France sur un plateau d'argent à Berlin. Berlin grâce au conflit en Ukraine en profite pour placer ses pions stratégiques et financiers dans les pays de l'Europe de l'Est dans l'objectif de mieux les contrôler en agitant le chiffon rouge de la menace russe. L'Allemagne profite des nouvelles cartes distribuées par la nouvelle situation géopolitique pour justifier sa domination militaire sur le continent européen en se réarmant.
«Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne, auparavant une puissance militaire, est privée d'armée et interdite de développer l'arme nucléaire», rappelle le site major-prepa.com. La Bundeswehr naît en 1955 et l'Allemagne rejoint l'OTAN. Mais son armée est limitée et sous le contrôle américain. La nouvelle politique à Washington avec l'administration Trump fait trembler l'Allemagne.
«Une profonde fracture s'est ouverte dans l'Atlantique, remettant en question une grande partie, voire la quasi-totalité, de ce que nous avons considéré comme juste et nécessaire dans la relation transatlantique au cours des dernières décennies», a lancé d'après Wirtschaftswoche Merz concernant les États-Unis ce lundi dans une conférence berlinoise à l'hôtel Adlon pour le sommet économique du Süddeutsche Zeitung.
Merkel voit aussi la Chine comme un danger : «Intérieurement de plus en plus répressif, extérieurement de plus en plus agressif». Le magazine hebdomadaire d'affaires allemand continue de souligner le virage politique de Merz : «Merz s'étend longuement sur les sujets qui occupent son équipe à la Chancellerie. Il dresse un tableau de la situation mondiale, évoque le prochain sommet du G20 et le sommet UE-Afrique en Angola, en insistant sur la question des matières premières. Celui qui, en tant que fervent défenseur des relations transatlantiques, passait souvent ses vacances politiques aux États-Unis, parle désormais de souveraineté et de la manière de la reconquérir. «Nous ne pouvons plus compter sur l'Amérique pour nous défendre, sur la Chine pour nous approvisionner en matières premières, ni sur la Russie pour un retour à la paix», a-t-il martelé».
«Friedrich Merz souhaite un rôle plus important pour l'Allemagne dans le monde», a rapporté la Deutsche Welle en juillet dernier. «Mais pour l'instant, peu de choses se concrétisent», a averti le média allemand. L'élite en Allemagne a des ambitions politiques, militaires et financières qui consistent à écraser les autres pays de l'UE, mais elle se heurte à une démographie catastrophique, qui la bloque dans son projet, et la ruine de ses finances menace de torpiller les plans de Berlin. Quoi qu'il en soit, une lutte pour la survie est engagée entre Paris et Berlin, même si les médias et les politiques français veulent nous faire croire au moteur franco-allemand, un engin qui n'a jamais existé et qui n'existera qu'au profit de Berlin.
source : Observateur Continental